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le vent nous portera
4 mars 2015

Benjamin Clementine - At least for now -

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Outre son patronyme d'excentrique aristo du swinging London, Benjamin Clementine a déjà de solides atouts dans sa manche : une taille mannequin, une belle gueule anguleuse de prince africain, une voix de stentor, un aplomb du tonnerre et une histoire qui fait de lui l'enfant chéri des médias de Londres et de Paris (SDF à Montmartre, chanteur sur la ligne 2 du métro parisien...). Ses concerts exal­tés, qu'il donne pieds nus, au bord de la syncope, déchaînent les passions. Depuis la publication de sa première chanson, Cornerstone, où il magnifie son expérience de clochard céleste (« seul dans ma boîte de pierre ») sur une trame dramatique de piano en cavale, les chroniqueurs n'ont qu'un nom à la bouche, Nina Simone, « grande prêtresse soul » dont l'héritage se ravive dans les élans de liberté d'une jeune génération qui la cite à tout bout de champ (d'Antony à Michael Kiwanuka). Dès les premiers accords de ce premier album, dès que le jeune Benjamin pose ses mots sur le piano solennel de Winston Churchill's Boy, on ne peut que se rendre à l'évidence de la filiation : comme son modèle, le musicien des quartiers nord de Londres s'est rêvé en musicien classique (disciple de Satie), avant de se plier au format de la chanson, et il se donne pour mission de soulever, dans chaque couplet, un tourbillon d'émotions. La voix de ténor de cet admirateur de Brel et de la Callas lui autorise toutes les acrobaties et il s'en donne à coeur joie sur les onze chansons qui signent son acte de naissance. On a juste parfois envie qu'il se pose et s'efface derrière les fastes de ses constructions harmoniques, ce sera sans doute pour plus tard. — Laurent Rigoulet

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