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le vent nous portera
7 février 2017

Frère animal - second tour -

frere animal

Cosigné Florent Marchet et Arnaud Cathrine, ce nouveau conte musical fait écho à la montée de l'extrémisme. Un disque comme un film. Une intrigue, des personnages, des dialogues ; des intermèdes, du suspense et des rebondissements. Crescendo dramatique. Huit ans après le formidable Frère animal, conte musical sur la violence du monde du travail, Florent Marchet et Arnaud Cathrine récidivent. Coécrivent un second volet, où l'on retrouve Thibaut, le héros (Marchet), sortant de prison ; sa petite amie Julie — mais l'est-elle encore ? —, incarnée par Valérie Leulliot ; le grand frère, Renaud, gay et désormais marié (Cathrine) ; et un vieux copain, Benjamin (Nicolas Martel), devenu rabatteur pour un parti d'extrême droite... C'est là que tient l'argument : après la vie en entreprise, Frère animal 2 décrit la montée des extrêmes dans une France gangrenée par le chômage. Thibaut se fera happer. Au-delà du propos, indiscutable malgré quelques clichés, il y a la forme. Les deux complices affinent l'expérience narrative : personnages mieux identifiés que sur le premier volet. Profils psychologiques et relations entre eux plus finement creusés. Et bonus : deux guests inattendus, François Morel en narrateur et Bernard Lavilliers (sur un titre) dans la peau du père, déboussolé par un monde qu'il ne comprend plus. Mais, surtout, la grande réussite de ce second tour est d'être captivant de bout en bout en dépit des passages parlés — d'ordinaire lassants sur ce type de projet. Est-ce la dramaturgie, sans répit, qui nous accroche ? Le rythme vif, alternance de chansons et de brèves transitions ? L'intensité des interprètes, comédiens autant que chanteurs ? La force et l'omniprésence de la musique (un sans-faute de Marchet) ? L'ingéniosité des textes, qui surprennent en croisant les discours (Les Choses en grand, Homophobia) ? Sans doute tout cela à la fois. Sans oublier la résonance politique. Car on aimerait que Frère animal se trompe sur l'état de la France. Hélas, on ne le croit pas. — Valérie Lehoux

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