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le vent nous portera
6 mars 2019

MIA

mia

Après l’exceptionnel Matangi sorti en 2013, M.I.A revient plus remontée que jamais avec AIM, son cinquième album studio. Peut-être la fin d’un cycle. Plus de dix ans après avoir donné un coup de pied dans la fourmilière pop en la politisant de manière inédite – et parfois dérangeante – M.I.A est de retour avec AIM, un nouvel opus largement habité par la thématique de la crise des refugiés (ou migrants, tout est question de point de vue). Elle avait donné le ton en novembre 2015 avec Borders et son clip controversé, prouvant d’une part que la M.I.A incisive n’avait pas disparu en signant le commercial Matangi, et d’autre part que son discours était plus que jamais dans l’air du temps et son désir d’interpeller nécessaire.Borders, qui ouvre solennellement AIM et pose à nouveau les bases d’une belle réflexion sur la pop culture en s’inscrivant sur le credo “l’art doit dénoncer et se faire le reflet de notre monde”, n’est pourtant qu’un mince élément de ce que M.I.A va dénoncer tout au long de son album. Musicalement, il est moins audacieux – et parfois lassant à l’image de Bird Song remixé par Blaqstarr ou Jump In – et original que ce à quoi la rappeur britannique avait pu nous habituer par le passé, cette dernière ayant signé un objet entre des influences occidentales (Finally) et orientales (Ali r u ok). En revanche, ce qu’il véhicule en fait un objet immanquable. Il suffit de compter le nombre d’occurrence autour des mots frontières, mur, réfugiés, liberté, politiques… pour se rendre compte que le sujet importe et qu’il est décortiqué. Quand on sait qu’en 2016, le seul artiste public ayant écrit sur la crise des réfugiés se nommé Richard Ashcroft, ce que M.I.A propose doit forcément intriguer. Pour ce cinquième album, M.I.A a réuni une squad surprenante. Elle a fait revenir Diplo, qui avait produit son premier opus Arular dix ans auparavant, s’offre Zayn Malik (ex-One Direction, lui-même) sur le tubesque Freedun, ou collabore avec Dexta Daps sur Foreign Friend. Du côté des producteurs, on retrouve pêle-mêle Skrillex (sur l’excellent Go Off et All My People), le frenchie Fakear (qui a écrit et produit Finally et ça s’en ressent) ou encore Blaqstarr. Entre le familier, l’expérimentation – inviter l’un des membres d’un des plus célèbres boys band au monde, on ne l’avait pas vu venir – et le patchwork contemporain parfois difficile à ingurgiter, AIM se situe au carrefour. Il y a bien la patte de la singulière Maya Arulpragasam, mais le patchwork de producteurs et auteurs venant de divers horizons rend la chose difforme. Il en ressort un propos certes louable – vital en 2016 et encore plus venant d’une survivante de la guerre civile au Sri Lanka qui a elle-même été une migrante – mais parfois occulté par sa plastique. On souvient que Matangi ou Arular surprenait d’un titre à l’autre. AIM non.Soundofbrit

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