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le vent nous portera
7 mars 2010

La superbe

la_superbeOn a parfois l’impression qu’il n’a que l’amour. Et que les conséquences pèsent bigrement lourd dans sa balance. Benjamin Biolay ne fait rien comme les autres et pas grand-chose pour qu’on l’aime. Ses disques divisent, ses choix de producteur font jaser, sa voix agace parfois. Comme son maître Gainsbourg, il suscite de nombreuses réactions, vives pour la plupart. Indifférer l’ennuierait. Il trouve le milieu injuste, il faut s’y faire. Imposer vingt-deux titres sur un double en guise de cinquième album studio sous son nom seul, est ce que les Anglais appellent un “statement”. C’est à prendre ou à laisser. Curieusement, lui, le compositeur remarqué, l’arrangeur prisé et l’encordeur raffiné s’y distingue d’abord en auteur. Sûrement longuement ruminés dans son cerveau puis sa bouche, avant de sortir, façon spoken word, comme une guirlande de commentaires sur ses affaires de cœur et celles que le cœur de l’autre ont dynamitées, la plupart des vers de ce Benjamin-là, confinent au génie qui sommeille en lui, on le savait, mais qu’une certaine forme de paresse élevée au rang d’art ne réveillait pas toujours. Sorte de journal sur la dérive des sentiments et la fonte des grandes espérances de couple, La superbe multiplie les allusions à la pop britannique dont on le sait friand (Tu suis mon regard, Prenons le large), mais Biolay reste français jusqu’au bout de ses doigts qu’on imagine jaunis par la nicotine et le remords. Construites autour d’accords fondamentaux qu’il aime faire résonner fort, même sous un tapis de cordes, les chansons ne sont pas en reste sur le plan mélodique, surtout lorsque l’artiste consent à transformer son flot de mots en rivières de notes (Ton héritage, L’espoir fait vivre) et consent à laisser le slam à d’autres. Plus Gainsbourg que Gainsbarre (Mélancolique) malgré ses efforts, Benjamin est également responsable ici, d’un parfait miracle. Brandt Rhapsody, inutile de tourner autour des mots, est du calibre des chansons générationnelles dont Etienne Daho a tapissé les années 80 et 90. En duo avec Jeanne Cherhal, Biolay y évoque une liaison par post-it interposés, et met le doigt là où ça souffre. Les visés se reconnaîtront.(fnac)

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