Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vent nous portera
3 avril 2010

Arrow

clare_and_the_reasons

Sur la pochette d’Arrow, deuxième album des New-Yorkais Clare And The Reasons, la chanteuse porte un étrange chapeau, du jamais vu, qui ressemble au croisement entre une casquette géante et une carapace de tortue. Un chapeau magique, sûrement. Quand elle l’enlève, des papillons multicolores s’en échappent et volettent sous une pluie dorée de bulles de champagne. Son chapeau, c’est peut-être le parapluie de Mary Poppins, l’accessoire magique (mais néanmoins élégant) qui permet de quitter la grisaille terrestre et de filer vers un ciel d’azur, un monde meilleur. Car c’est ce qu’on entend tout au long de l’album (et qu’on avait déjà adoré sur le premier, The Movie) : des chansons qui sont passées de l’autre côté de l’arc-en-ciel, qui défient la gravité, qui planent dans le monde des comédies musicales, se posent de temps en temps pour cueillir une fraise éternelle dans le champ des Beatles, puis repartent au pays des harmonies de voix et des rêves baroques avec les Zombies ou Roy Orbison. De la pop idéale : un ballet de chansons roses et parfumées, des mélodies du bonheur voilé, des symphonies de poche un peu posh, précieuses mais jamais kitsch, ambitieuses mais pas pompeuses, une reprise insolite et réussie (That’s All de Genesis), des escapades intimes et féeriques à la fois, une chanson parisianophile en français, qui donne envie de tomber amoureux sur le Pont-Neuf, un soir d’été. Sur Arrow, encore meilleur que l’excellent The Movie, il n’y a pas de moment faible, seulement des hauts plateaux somptueux et des sommets vertigineux (You Getting Me, This Is the Story, Perdue à Paris), des frissons partout. Cette musique d’une légèreté profondément indispensable, on l’a toujours connue, de l’âge d’or de la pop sixties aux High Llamas, jusqu’à Sufjan Stevens. On s’en souvient, Sufjan Stevens avait annoncé il y a quelques années qu’il avait le projet de consacrer un album à chacun des Etats américains. Il en a fait deux, puis il est passé à autre chose. Sa copine Clare relève le défi : avec Arrow, elle a enregistré la bande-son de l’état de béatitude, du pays de l’amour. Arrow : suivez la flèche, c’est Cupidon qui l’envoie.(les inrockuptibles)

bien
Publicité
Publicité
Commentaires
le vent nous portera
Publicité
Albums Photos
Archives
Publicité