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le vent nous portera
7 octobre 2011

Feist - Metals -

 

 

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Un premier album ravissant, Let it Die (2004). Un second album parfait, The Reminder (2007). Puis ce fut une mémorable tournée à guichets fermés qui l'emmena aux quatre coins d'un monde conquis par cette frêle guitariste à la voix inimitable, éraillée par une adolescence punk et par des performances déjantées avec Gonzales. Aujourd'hui, Feist publie son troisième album, attendu avec ferveur par ses fans – mais avec suspicion par les insensibles. Et tous en auront pour leur grade : Metals est un beau disque. Fin et racé, puissant et sensible. Autour de Leslie Feist se sont rassemblés les fidèles Mocky, Gonzales (avec lesquels Feist a pris le temps de mûrir ses morceaux à Toronto), le percussionniste Dean Stone et le claviériste Brian LeBarton, tous littéralement enchantés par le projet. À la production, un nouveau membre de la famille: Valgeir Sigurdsson, qui, comptant Bjork, Cocorosie ou Bonnie Prince Billy à son actif, apporte plus de souffle et d'espace, si l'on peut dire, à Metals. L'espace est sans conteste le premier élément crucial du disque, qui a été enregistré au beau milieu de la nature préservée d'une Californie abrupte. Après le château de la Frette utilisé par Feist pour The Reminder, c'est au tour d'une maison face au Pacifique d'être littéralement squattée par sa troupe. Musiciens et choristes (qui n'ont jamais eu autant d'importance qu'ici) ont donné vie à des chansons, deux semaines durant, dans une seule et même pièce. Cette proximité se ressent tout au long de Metals, où Feist se livre tout entière, sans mensonges ni apparat. Renforcée par un son à qui on a laissé quelques failles, le sentiment très rare d'intimité est quasi palpable. The Bad and Each Other est une petite merveille sous (vague) influence country qui entame l'album avec panache. Puis chacun des douze morceaux s'enchaîne, rivalisant d'inventivité et d'harmonie. « Good morning, bird » chante l'inimitable Feist dans « Caught the Wind ». « How Come You Never Go There » est une petite merveille de pop plein d'âme(s). Les grondements de la nature se font entendre dans « A Commotion », ponctué par les cris du Canadien Bryan Webb, chanteur d'un des groupes préférés de Feist, The Constantine. Un peu plus loin, « Bittersweet Melodies « épate par la facilité de ses mélodies. Impossible de ne pas se laisser charmer par la langueur bluesy de « Anti-Pionee »r, les choeurs majestueux de « Undiscovered First » ou le minimalisme consistant de « Cicadas and Gulls ». « Confort Me » pourrait tirer quelques larmes, et le final de « Get it Wrong Get it Right » a de quoi rendre vert de jalousie bien des concurrentes pseudo folkeuses. Ici, le folk est rock, pop ou soul, mais, surtout, ce folk est celui de Feist, qui réussit le tour de force de créer sa propre musique - unique. Certains jugeront l'ensemble un peu trop sombre, moins suave que les précédents opus de Feist. Ils n'auront pas tort, mais ils se tromperaient en passant leur chemin. Chaque titre mérite qu'on s'y attarde et, si la magie n'opère pas à la première écoute, un deuxième tour de platine suffira à laisser agir le charme de Metals. Sophie Rosemont

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