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le vent nous portera
14 février 2012

King Creosote and Jon Hopkins -Diamond Mine -

 

king creosote

Je vous ferai grâce du laïus sur la pléthore de sorties Domino. Toujours est-il qu'en faisant mes cartons il y a quinze jours, j'ai déniché une pépite oubliée, comme passée inaperçue, labelisée Domino. King Creosote. Un nom que j'ai vu passer plus d'une fois, tant le bonhomme est prolifique (près de 40 disques depuis 1998, de quoi en faire le pendant écossais de Will Oldham). Pourtant, je n'avais jamais croché sur son songwriting délicat, malgré une voix magnétique. Et lui préférais son compagnon de label - chez Domino comme chez Fence - James Yorkston. Associé au multi-instrumentiste Jon Hopkins - entendu l'année dernière aux côtés de Brian Eno - King Creosote s'élève pourtant, le temps d'un Diamond Mine qui porte bien son nom. Des diamants, il n'y a que ça sur cet album délicat et impressionniste, court et pourtant si riche. Enregistrées sur presque sept ans, tressant un canevas musical qui doit autant à une méticulosité précieuse qu'au hasard, ces sept pistes marient les ballades folk de King Creosote aux fields recordings de Jon Hopkins. Et trouvent un équilibre aussi rare que remarquable, dégageant un naturel fascinant. Dès l'introductif First Watch, on se laisse ainsi prendre dans un voyage subtil. Quelques voix au loin, des bruissements clairs, un piano léger, minimaliste et romantique, puis l'entrée de la guitare, début de John Taylor's Miles Away, et la voix céleste de Creosote. Puis s'éveillent l'harmonium, quelques programmations électroniques et des backing vocals légères, discrètes, qui se fondent en un murmure, bourdon à mesure que la chanson s'éteint. Ce n'est rien, ou presque, mais on est transporté. Et la suite de l'album enveloppe de la même manière, du poignant Bats In The Attic, comme un écho de Mark Hollis, au mouvant Bubbles, jusqu'à la simplicité nue de Your Young Voice. Hommage à la région de Fife en Ecosse, Diamond Mine se voulait un pendant au Paris musical d'Amélie Poulain, à en croire King Creosote et Jon Hopkins. On les remerciera d'avoir oublié l'effet carte postale et de préférer les silences au vernis, dans une approche qui rappelle plus d'une fois les travaux finaux de Talk Talk. A tel point qu'au moment de ranger ce disque, l'envie me prend de le glisser à côté d'Out Of Season de Beth Gibbons et Rustin' Man, autre OVNI ambient-folk tritturé et hanté à souhait, grand disque sans prétention, auprès duquel se ressourcer, toujours. King Creosote avoue désormais ne pas savoir dans quelle direction poursuivre, soupçonnant avoir atteint son sommet. On lui donnera raison sans hésitation.(bon pour les oreilles)

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