Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vent nous portera
23 juin 2012

For Emma, forever ago

 

bon iver0000-80-0-0

Il vous sera bien difficile, lors de chaque évocation de ce premier album de Bon Iver, d’échapper à l’incroyable histoire de sa conception. Si la chose n’est pas nouvelle en soi, d’autres s’y étant essayé avec plus ou moins de succès par le passé, elle mérite toutefois qu’on lui accorde quelques lignes. Avant cela une petite présentation du personnage s’impose. Bon Iver est le projet solo de Justin Vernon et c’est également la traduction approximative de "good winter". "For Ema, Forever Ago" est une histoire de pertes, à commencer par celle du « h » de l’(h)iver. Pour Justin c’est aussi celle de son groupe, DeYarmond Edison, suite à des différents artistiques et celle de sa petite amie. Après être tombé malade, il décide de s’exiler pendant une durée indéterminée dans la cabane de chasse de son père au fin fond du Wisconsin. L’(h)iver y fait rage et le force à vivre au rythme de la nature, un peu à la manière d’un Christopher McCandless ("Into the Wild"). Justin tue 2 daims pour se nourrir, scie et coupe du bois pour se chauffer. L’histoire ne dit pas s’il se sert à cette occasion du « h » précédemment perdu. On sait seulement que le bonhomme restera ainsi reclus pendant 3 mois au cours desquels il va composer 9 titres de folk lo-fi à la guitare acoustique qui n’ont rien à envier aux maîtres du genre. Seule une flûte, une batterie (Flume) et des violons (For Emma) ont été ajoutés a posteriori. Le contexte dans lequel a été écrit cet album n’encourageant pas à l’optimisme ni à la gaudriole, il n’est donc pas étonnant que celui-ci respire plutôt mélancolie et introspection que bien-être et satisfaction. De sa voix de fausset, Justin chante son amour perdu, met ses tripes à nu, fait pleurer sa guitare...et nous tire des larmes par la même occasion. Intimistes (Skinny Love, re : Stacks) ou plus enjouées (For Emma, Lump Sum), les chansons de Bon Iver respirent l’artisanat et l’authenticité (les doigts qui glissent sur les cordes de The Wolves). L’américain signe ici un premier album qui à n’en pas douter fera date et dont on se souviendra au moment de distribuer les honorifiques distinctions de fin d’année. Rangez chapeaux, lunettes de soleil et paréos, le blizzard folk de Justin Vernon vient d’atteindre nos côtes avec son magnifique premier album. On n’aura jamais été aussi heureux de voir l’(h)iver jouer les prolongations. En attendant vous reprendrez bien un peu de civet de daim ? Par Christophe

Publicité
Publicité
Commentaires
le vent nous portera
Publicité
Albums Photos
Archives
Publicité