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le vent nous portera
26 septembre 2019

Clara Luciani - Sainte-victoire

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On l’a découverte chez La Femme et en solo lors du concours Inrocks Lab dont elle fut lauréate en 2016. Après un ep plein de larmes, Clara Luciani publie Sainte-Victoire, album d’une reconstruction ô combien victorieuse. C’était il y a pile un an, Clara pleurait des rivières sur un premier EP dont les quatre chansons au cœur serré mais à la beauté déployée avaient été écrites en convalescence d’une rupture amoureuse. L’autoportrait en “pleureuse italienne”, qui osait exhiber ses cicatrices intérieures et s’avouer “triste à crever”, aurait pu constituer un filon. A la même époque, on célébrait Barbara en lui cherchant des héritières et elle tombait à pic, Clara Luciani, pour rafler le magot des sanglots, celui des filles que l’on délaisse et dont les larmes mises en musique abreuvent les sillons. La Marseillaise répondait idéalement aux critères. Longue brune aux cheveux lisses et au regard charbonneux de celles qui n’ont pas besoin de khôl pour avoir l’air profond, voix capiteuse et mots bleus à déverser par torrents, elle se distinguait sévèrement des néo-Jeanne Mas, Véro Sanson et Dalida en vogue. Pourtant, quelque chose clochait dans ce chromo de madone tragique, surtout lorsqu’on croisait Clara hors de scène, sa belle nature souriante prenant immédiatement le pas sur son art éploré, son goût pour la déconne aussi, d’autant qu’à l’origine elle faisait partie du big bazar de La Femme, pas du carmel de Lisieux (pour pleurer). Retour à la vie, à l'envie Alors que débarque Sainte-Victoire, son premier album, c’est moins la sainte que la victoire que l’on retient d’emblée, et Clara nous y encourage vivement : “Oui, c’est une victoire ! Une victoire sur le chagrin d’amour qui m’a inspiré le premier ep, une victoire sur la vie également, car j’ai si peu confiance en moi que ce disque, dont je rêvais lorsque j’ai débarqué à Paris il y a cinq ans, m’apparaît comme un petit miracle.” Si les deux chansons les moins lacrymales de l’ep (la rêche et rock Comme toi et l’étourdissante Monstre d’amour) ont atterri sur l’album, les neuf autres titres prennent à revers le profil de veuve sentimentale qu’elle affichait jusqu’ici. La chanson-titre termine l’album et décrit minutieusement, façon opération du cœur, cette reconstruction victorieuse. Il y est question de retour à la vie, à l’envie. Elle s’y décrit “armée jusqu’aux dents”, désormais plus dancing queen que drama queen sur l’explosif La Grenade ou sur sa version de La Baie, reprise de Metronomy (The Bay), qu’elle considère comme le talisman de sa nouvelle vie. “J’ai débarqué à Paris à 19 ans et cet album, The English Riviera, était la bande-son de ce déménagement. J’ai toujours un peu de nostalgie en écoutant ces chansons, je me revois avec mes valises, sans trop savoir ce qui m’attendait.”Christophe Conte

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