Benjamin Biolay à l'auditorium

En février 2022, Benjamin Biolay donnait avec l’Orchestre national de Lyon deux concerts triomphaux, célébrant ses affinités symphoniques avec un orchestre particulièrement mis en valeur par des arrangements composés pour l’occasion. Alors que l’orchestre improvisait debout un Lyon Presqu’île mémorable en guise de bis, en chœur avec le public, la promesse d’une reprise semblait inévitable. Avait-il rêvé, lorsqu’il était étudiant tromboniste au Conservatoire à Fourvière, que l’ONL lui déroulerait ainsi le tapis rouge ? De la révélation à la consécration s’étire un chemin de vingt ans pour Benjamin Biolay, depuis l’album Rose Kennedy jusqu’au récent Grand Prix. Si les décennies suivantes ont vu l’horizon sonore de l’auteur-compositeur s’enrichir de nouvelles couleurs – flow hip-hop et spleen argentin –, il y a déjà dans ce premier album de 2001 tous les ingrédients si caractéristiques de la signature Biolay. Chez lui, la chanson s’entend au format cinémascope : un pied dans la tradition française de Trenet et Gainsbourg, l’autre dans un atemporel ailleurs, quelque part entre Liverpool, Rio et Hollywood. Depuis le triomphe de La Superbe en 2010, les prix pleuvent, les invitations à collaborer se multiplient : et si c’était lui, désormais, le «patron» de la chanson française ?