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le vent nous portera
5 septembre 2013

Réponses photo 257

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Annoncez la couleur ! Longtemps, la photo couleur a eu du mal à se faire accepter dans les musées de photographie. Il a fallu que le Musée d’art Moderne de New York, le fameux Moma, expose des tirages en procédé dye transfer de William Eggleston en 1976 pour créer un choc et faire avancer les mentalités, la photo couleur étant jusque-là jugée commerciale et donc vulgaire. De nombreux photographes lui ont emboîté le pas : Stephen Shore, Joel Meyerowitz, Alex Webb, Harry Gruyaert… Depuis, les choses ont bien changé : aujourd’hui, la couleur domine largement dans la production contemporaine et il est amusant de constater qu’en parallèle, on redécouvre avec nostalgie les couleurs d’antan. Le succès du livre Palm Springs regroupant des photos couleur de Robert Doisneau (une commande pour le magazine américain Fortune) ou celui – encore plus important – de l’ouvrage Early Color de Saul Leiter en témoignent. Dans la foulée, a été publié Paris-Couleurs de Willy Ronis, on a pu voir les inédits en couleur de Brassaï au Pavillon Populaire de Montpellier et, dans ce même lieu, actuellement, les tirages Fresson de Bernard Plossu (voir notre sélection d’expos). Dans notre dossier point de nostalgie, nous nous intéressons ici aux auteurs couleur et à la photo couleur d’aujourd’hui en mêlant nos trois approches habituelles : technique, pratique et esthétique. C’est Philippe Durand, notre collaborateur “historique”, qui est aux manettes pour ce dossier de 35 pages. Il a choisi de suivre un professionnel, Philippe Pache, qui a débuté en photo noir et blanc et est arrivé à la couleur sur le tard. Ce rapprochement est intéressant d’ailleurs car il aborde la couleur comme le noir et blanc, son point de départ étant la lumière… mais je ne vais pas vous dévoiler ici ses secrets de fabrication, lisez son interview où il révèle que c’est le film de Wong Kar Wai, In the mood for love, qui lui a fait comprendre que la couleur pouvait apporter une émotion… Tout au long de ce numéro, nous avons essayé de vous prouver que l’on pouvait avoir un regard “coloriste” sans être un adepte des images saturées où une Ferrari rouge se détache sur un beau ciel bleu polarisé pendant qu’une pin-up en maillot de bain jaune fluo prend le soleil… Aujourd’hui, posséder un regard couleur, c’est savoir trouver sa propre tonalité, sa propre personnalité à travers les milliers de nuances qui existent sur son écran calibré. Couleurs douces, “vintage”, estompées, croisées, contrastées, décalées, oniriques… grâce au numérique, le photographe couleur possède désormais une incroyable palette pour créer. Du coup, pour épater la galerie, il ne suffit plus de faire s’affronter deux couleurs primaires ou de sous-exposer un paysage en éclairant le premier plan au flash. Nous sommes devenus aussi exigeants avec les photographes couleur qu’avec les auteurs n & b. D’ailleurs, il y a de plus en plus de ponts entre les deux, les photographes adoptant l’une et l’autre de ces écritures suivant les sujets abordés. Un croisement des pratiques qui nous plaît bien, car nous n’avons cessé de dire (et d’écrire) que la photographie s’enrichissait quand des auteurs n & b s’essayaient à la couleur et que des coloristes se lançaient dans le n & b. Sylvie Hugues

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