Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vent nous portera
5 septembre 2013

Chalon dans la rue 2013

chalon dans la rue__004457600_1753_29072013

C'est un comble. Sur les 20 compagnies programmées au festival de Chalon-sur-Saône, le rendez-vous incontournable des arts de la rue, six d'entre elles ont déserté le bitume. Levez les yeux. Relevez encore un peu le menton. Voilà, vous y êtes. Cette année, l'essentiel se joue dans la cime des arbres, sur la façade des immeubles, sur les toits ou dans les nuages. La tendance est au vertige. "Cette année, nous attendons 220 000 personnes" Le Géo Trouvetou Jean-Pierre David a rassemblé autour de lui trois troupes pour imaginer une chorégraphie aérienne dantesque. Envolée chromatique raconte l'histoire d'un savant fou qui se propulse au firmament au milieu de mouettes immenses et d'aérostats chargés d'hélium." L'envol est l'un des désirs primaires les mieux partagés au monde, glisse cet ancien pilote de deltaplane. Je veux le réinstaurer dans l'imaginaire collectif. "La compagnie hollandaise Doedel a, elle, relevé le défi proposé par le festival: se hisser sur les grues du port Nord, à plus de 30 mètres de hauteur, pour déployer ses gerbes de feu. D'où vient cette volonté irrépressible de prendre de la hauteur? "C'est une question de visibilité, explique Pedro Garcia, directeur artistique de Chalon dans la rue. Nous attendons une foule de 220000 personnes cette année. Les compagnies qui savent écrire des spectacles dans les airs tirent plus facilement leur épingle du jeu. "Ces créations font office de blockbusters: fin 2010, Envolée chromatique a attiré plus de 10000 personnes dans le coeur de Lyon, pour la Fête des lumières. 1200 spectateurs devraient assister au ballet enflammé des Hollandais de Doedel. Un hommage rendu aux ouvriers des hauts-fourneaux de Florange Défier les lois de la gravité n'est pas qu'une question de moyens. Des compagnies plus modestes décident, elles aussi, de faire le grand saut. Avec Fallen Thoughts, la danseuse belge Satya Roosens et sa troupe du Studio Eclipse investissent la cime d'un platane pour se jeter de branche en branche, virevoltant au-dessus du public allongé sous l'arbre. "La pesanteur a débloqué mon écriture, j'ai imaginé des mouvements semblables à ceux des geckos, des chauves-souris, des singes", explique la jeune artiste. Pour la compagnie Osmosis, c'est le sujet même de leur dernière création qui les a poussés à se mettre en danger à plusieurs mètres de hauteur. Dans Cathédrale d'acier, les Lorrains rendent hommage aux ouvriers des hauts-fourneaux de Florange. Cramponnés au bras d'une grue de plus de 17 mètres, ces voltigeurs se jettent dans une forêt de poutrelles d'acier. "Je voulais insister sur la fragilité des corps face à la toute-puissance des machines", souligne le créateur Ali Salmi. Plus ludique, l'Argentin Rodrigo Pardo a conçu Flat, un appartement sur la façade d'un immeuble dans lequel un danseur déambule, accroché horizontalement. En colonisant les airs, ces compagnies ne risquent-elles pas de perdre le lien avec le public? Pas du tout, répondent-elles en choeur. "Les spectateurs ont tellement peur que l'on tombe que ce que l'on perd en distance, on le gagne en empathie", constate Fabrice Guillot, de la compagnie Retouramont. Si toutes les raisons pour s'envoyer en l'air sont bonnes, celle-ci est sûrement la meilleure. (l’express)

Publicité
Publicité
Commentaires
le vent nous portera
Publicité
Albums Photos
Archives
Publicité