Sigur Ros - Kveikur -

2013, Kveikur (mèche en islandais), le faux jumeau de Valtari déboule dans les bacs. Et effectivement, le contraste est saisissant Valtari sonne comme une longue agonie, quitte à perdre l’auditeur dans le brouillard islandais, Kveikur, au contraire, nous ré-indique le chemin à suivre. Coïncidence ou pas avec le départ confirmé de Kjartan, le désormais trio islandais nous propose un album plus épuré, plus direct et, osons le dire, plus rock ! Tout est évidemment très relatif puisque cela reste du Sigur Rós, très loin de ce qu’un Josh Homme pourrait nous sortir. Une certaine joie de vivre se fait ressentir, ainsi qu’une certaine volonté de se débarrasser d’artifices dont le groupe avait l’habitude d’user, pour arriver à l’essentiel, à quelque chose de plus direct ! Dès les premières notes de Brennisteinn, cela se fait sentir, la rythmique n’a jamais été aussi lourde et oppressante, les guitares aussi saturées. La voix céleste de Jonsi (chanteur) vient atténuer ce début d’album, et surtout nous rappelle que l’on a bien affaire à un album de Sigur Rós. Brennisteinn, et surtout le titre éponyme de l’album Kveikur, sont les deux morceaux les plus rock de l’album. On n’avait jamais entendu autant d’énervement, surtout sur la fin de Kveikur qui se termine par un fracas de décibels, une montée en puissance extrême (que ne renierait pas Mogwai, même si on reste bien loin des morceaux atmosphériques de 15 min). L’album est très chanté, et les autres morceaux sonnent plus “pop” (si l’on peut appeler ça comme ça). Les envolées de Hrafntinna et Rafstraumur confirment la maitrise du groupe à continuer de transmettre des émotions. Le piano, si caractéristique des albums précédents, de Stormur témoigne de l’alchimie parfaite entre nouveau son et lyrisme des anciens albums. Le morceau Ísjaki illustre parfaitement le nouveau Sigur Rós. Si l’on devait initier un novice à leur musique, Ísjaki serait le premier morceau à écouter ! Un refrain en puissance, une voix aérienne et un Jonsi heureux d’être là.(Daskuma)